Aperçu des marques postales utilisées à Metz du XVIIème siècle à 1870.
Pour taxer la correspondance à l’arrivée et vérifier celle-ci en cours de route, il devient indispensable de connaître l’origine du bureau de poste.
Les taxes sont calculées sur la distance et payées par le destinataire.
Louvois, insiste qu’à l’avenir les bureaux, auxquels seront remis les lettres, les marquent du nom du bureau de départ, comme cela se fait depuis un certain temps à paris.
C’est donc à partir de 1687 que l’on devrait trouver la marque de départ manuscrite ou frappée au tampon sur les lettres.
Lettre datée du 10 novembre 1681 à destination de Toulouse (Tolose). Cette lettre écrite à Sarreguemines est postée au bureau de Metz qui appose sa marque manuscrite et calcule la taxe de 9 sols (4 sols de Metz à Paris et 5 sols de Paris à Toulouse) selon le tarif du 1er mai 1676.
Il s’agit actuellement de la plus ancienne lettre connue au départ de Metz.
À partir de 1695, on utilise les marques au tampon, mais elles sont rares et non imposées par l’administration. Le 3 mars 1749, ordre est donné au Directeur des bureaux de réaliser à leurs frais, des griffes au nom de leur bureau. C’est ainsi que l’on trouve, au cours du temps, 19 marques au tampon différentes pour le bureau de Metz.
Quelques exemples
Le contenu de la lettre est souvent intéressant comme celle-ci où le Dr HELIAN, médecin chef militaire de Metz, associé pour les correspondances au Collège Royal des médecins de Nancÿ demande des précisions sur un remède contre les rhumatismes :
J’ai l’honneur de vous prier de me faire savoir s’il est bien vraÿ qu’un officier de la garnison de nancÿ nommé M. Chasseing a un remède spécifique contre les rhumatismes et les douleurs arthritiques, par lequel il prétend les guérir radicalement, et dont il a eu des réussites marquées dans votre ville sur des malades de considération. La réputation de ce remède s’est étenduë jusques ici et on assure que le Roÿ Stanislas attentif aux progrès de la médecine veut l’acheter, et offre un prix auquel l’officier ne le vend pas…
Le 4 mars 1790, l’Assemblée Constituante vote la suppression des Provinces. Elle divise la France en 83 départements. Les numéros des départements correspondent à un classement alphabétique et la Moselle se voit attribuer le numéro 55.
Dans certaines circonstances il est nécessaire d’envoyer la lettre en port-payé dès le départ. Ce sont en particulier les lettres écrites aux magistrats, curés ou hauts fonctionnaires. Ceux-ci auraient refusés toute lettre dont le port n’était pas acquitté par l’expéditeur. Au recto on trouve généralement la marque Port-Payé et au verso la taxe.
Le régime général de l’expédition est le port-dû. Si pour une raison quelconque la lettre est refusée ou doit être redistribuée à cause d’un changement d’adresse par exemple, le préposé rend la lettre à son bureau qui passe une écriture de Déboursé puis fait suivre la lettre.
Les marques au tampon utilisées jusqu’à présent ne permettent pas de connaître la date. L’administration des Postes voulut tenter un essai en indiquant, sur le même cachet, le nom du bureau de départ, le numéro du département, la date, le mois et le millésime.
Ce nouveau cachet fut mis à l’essai dans 100 bureaux le 1er février 1828. Mais à l’usage on se rend très vite compte que ce cachet rectangulaire ne donne pas d’empreintes lisibles. Par circulaire du 18 février 1828, il est supprimé. Il n’a donc servit que trois semaines.
La réforme postale du 1er janvier 1849 va changer le système de taxation avec l’arrivée du timbre-poste. Le tarif unique pour une lettre sur l’ensemble du territoire français va bouleverser les habitudes. Une lettre de moins de 7,5 grammes pourra être acheminée sur l’ensemble de la France pour 20 centimes.
Le 1er juillet 1850 on assiste à un changement de tarif qui passe à 25 centimes pour une lettre de moins de 7,5 grammes.